L’INTERVIEW BRAYSPORTS
ANTONY LE MOIGNE
A la conquête de nouveaux titres
Une nouvelle année commence, et pour Antony de nouveaux challenges sont en préparation, nous l’avons interrogé afin d’en savoir savoir un peu plus sur son programme et d’où lui vient cette passion du canicross.
Braysports: Ton palmarès canicross ?
AL: Avec Phoenix, nous sommes multiples champions de France, Champions d’Europe et Champions du Monde en titre.
Braysports: Tes sports hors canicross pratiqués avant et aujourd’hui ?
AL: J’ai pratiqué beaucoup de sports mais surtout du triathlon longue distance à Haut Niveau. Je cours depuis l’âge de 12 ans. Aujourd’hui ma pratique est exclusivement orientée vers le canicross qui est un sport exigeant en terme de préparation.
Braysports: Tes débuts en canicross et raisons de ce choix ?
AL: J’ai commencé le canicross en 2008. Mon rêve depuis gamin était d’avoir un chien mais lorsque je faisais du triathlon, je voyageais beaucoup et donc ce n’était pas une vie qui se prêtait à avoir un animal. Lorsque j’ai arrêté ma carrière, la première chose que j’ai faite est d’aller chercher Canyon (mon husky). N’ayant jamais arrêté de courir, j’ai découvert le canicross tout naturellement. J’ai trouvé cette relation de partage au travers de l’effort juste magique.
Braysports: Ton état d’esprit avant et au départ d’une course ?
AL: Difficile à décrire. On est dans notre bulle et je sais que Phoenix est très réceptif à mes émotions. On est exactement dans la même symbiose. C’est un mélange de stress maitrisé et d’excitation de ressentir cette adrénaline durant la course. On a la même envie de se surpasser.
Braysports: AL: Tes points forts et faibles ?
Je ne vais pas te dire nos points faibles, mais on travaille pour les améliorer! Pour nos points forts, c’est le travail et la faculté de se mettre dans la même dynamique physique et mentale. Même à très haute intensité, Phoenix reste attentif à mes ordres et ma façon de gérer la course. Il a une concentration à toute épreuve. Quand il court, rien ne l’arrête ni le perturbe. On ne laisse rien au hasard, que ce soit de la préparation à la gestion de course.
Braysports: Tes joies et déceptions ?
AE: Je n’ai pas de déception. Même les échecs font parti de la construction de la réussite. Mais, un mauvais souvenir restera la casse de mon baudrier lors de la deuxième manche du Grand Prix Européen en Suisse en 2013. On était second de la première manche à 10 secondes du premier. Le dimanche lors du départ, mon baudrier casse nous empêchant de faire la course. Au-delà du résultat ce fut très frustrant de ne pas pouvoir nous exprimer sur cette course. Sans ce déboire, nous n’aurions peut être jamais été Champions du Monde 1 mois après en Italie car cela a démultiplié ma motivation.
Mes joies sont présentes à chaque victoire, à chaque foulée que je fais avec mon chien, à chaque fois que je respire en même temps que Phoenix, à chaque instant que l’on partage dans l’effort et que l’on coure dans la même osmose. Pour moi le canicross n’est ni plus ni moins que tout ça !
Braysports: Ta grande rencontre sur le plan humain, ta course préférée et rêve de record ?
AL: Ma plus grande rencontre a été celle avec Phoenix. Il m’impressionne et il m’a beaucoup appris. Le partage avec les gens au quotidien grâce au canicross est vraiment enrichissant et il serait difficile d’en citer une plus qu’une autre.
Mes courses préférées sont les courses internationales car je sais que l’on doit arriver à 100% de nos capacités, que ca va se jouer à quelques secondes et que l’on va devoir mobiliser l’ensemble de nos ressources pour gagner.
Je n’ai pas de rêve de record. Je préfère la réalité aux rêves et surtout de faire de mes rêves une réalité en ayant des rêves accessiblesJ. On va dire que remporter encore deux titres de Champions du Monde avec mon Phoenix me comblerait.
Braysports: Ton bilan 2014 ?
AL: 2014 aura été une saison parfaite. On a gagné toutes les courses auxquelles on a participé, du Championnat de France aux Championnats d’Europe en passant par le Grand Prix Européen. Notre binôme est arrivé à maturité et on se complète réellement dans l’effort.
Braysports: Ton calendrier 2015 ?
Al: Pas mal de courses de prévues en France mais essentiellement 3 objectifs principaux. Le premier est le Championnat de France. Le second sera de conserver notre titre sur le Grand Prix Européen en Ecosse en octobre puis ensuite et surtout conserver notre titre de Champions du Monde au Canada début Novembre.
Braysports: Ton entraînement, fréquence, contenu, motivation ?
Al: L’entrainement est quotidien, voire bi quotidien quand on prépare les grands objectifs. L’entrainement et la préparation physique est quelque chose qui me passionne car cela demande une remise en question perpétuelle. Je travaille sur tous les plans possibles, que ce soit le travail physiologique, la musculation, la préparation mentale, la proprioception… Pour Phoenix, il a la course dans le sang mais je reste attentif à ce que l’entrainement reste toujours un jeu et du plaisir. Pour cela je varie beaucoup les contenus, les parcours… pour que sa motivation et son envie restent optimales.
Ma motivation tient beaucoup au fait que j’aime dépasser mes limites physiques ou techniques. Au-delà des titres, c’est voir jusqu’où l’on peut aller en terme de vitesse ou de moyenne qui me motive. Et puis Phoenix et moi sommes compétiteurs dans l’âme. Chaque course est une remise à zéro des compteurs. Dans le sport comme dans la vie, il n’y a jamais rien d’acquis et j’aime la difficulté que représente le fait de conserver ce niveau que nous avons.
Braysports: Ton regard sur l’essor du canicross, son organisation ?
AL: Sportivement parlant, le niveau se densifie et c’est très intéressant. C’est un sport qui se démocratise et qui est en plein essor. Les Fédérations ont pleinement conscience de se phénomène et travaillent d’arrache pied pour communiquer, fédérer et organiser au mieux ce développement. Les clubs sont aussi de plus en plus actifs avec des personnes dynamiques à leur tête ce qui fait un bien fou à ce si beau sport !
Braysports: Le canicross discipline olympique, tu en penses quoi ?
AL: Difficile à dire. Il ne faut pas oublier que c’est un sport qui se pratique en binôme et il ne faudrait pas qu’un essor trop grand se fasse au détriment du chien. Qui dit discipline Olympique dit argent et donc dérives (le milieu équestre en est la preuve). On n’y est pas encore et c’est très bien comme cela à mon avis.
Braysports: Tes conseils à un canicrosseur, message à faire passer ?
AL: Juste prendre du plaisir. C’est vraiment le fil conducteur de toute pratique harmonieuse quelque soit son niveau. Il faut toujours respecter son animal pour être pleinement dans l’esprit canicross. Etre compétiteur doit aussi vouloir dire plaisir et respect.
Braysports: Ton temps libre, loisir, autres passions ?
AL: Le canicross me prend beaucoup de temps et j’ai créé une entreprise de coaching il y a 2 ans qui est assez chronophage mais je m’éclate. J’entraine des athlètes (coureurs, triathlète, canicrosseurs…) et je propose des stages pour les clubs de canicross, un peu partout en France et même au-delà des frontières. Ce sont à chaque fois des rencontres exceptionnelles et des échanges plaisants.
Je prépare aussi une étude sur le canicross et plus précisément sur la différence de foulée entre un coureur et un canicrosseur (temps d’appui au sol, temps de suspension, nombre de foulée, impact musculaire…) ce qui va me guider pour comprendre davantage les spécificités de cette discipline. Il me faut donc un maximum de donnée et cela demande aussi du temps.
Donc tu vois une fois que je cale tout cela dans ma semaine, il ne me reste plus beaucoup de temps. Heureusement ma famille est très investie dans ce projet de vie ce qui nous permet de partager tout cela ensemble
Laisser un commentaire