INTERVIEW CHALLENGE #3

Écrit par :

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4 mars 2019

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Dans :

Athlétisme, Sports

A la rencontre de nos athlètes

David BENOIT « Ambassadeur de la Marche Nordique

Pour ce numéro 3 de « A la rencontre de nos athlètes », nous avons rencontré David BENOIT, qui nous a quasiment tout dit sur la Marche Nordique!

BRAYSPORTS: Bonjour David, Peux tu te présenter en quelques mots ? 
David BENOIT: « Bonjour, que dire en quelques mots…Pas facile ! 
J’ai bientôt 48 ans, marié, papa de 2 filles (16 et 18 ans), habite le petit village de Hodeng-au-Bosc, niché au cœur de la vallée de la Bresle entre Blangy-sur-Bresle et Aumale. 

Après avoir pratiqué le football pendant 15 saisons dans le club de l’AS Plateau, je décide en 1997 d’arrêter ce sport pour passer à autre chose. Sportif dans l’âme, il me fallait trouver à tout prix une autre activité sportive…J’ai bien essayé la course à pied pendant 2-3 saisons en amateur mais mon gabarit (1,91 m pour 80 kg) a vite eût raison de mes performances. 
De mémoire ma meilleure perf, devait se situer aux alentours de 47 minutes au 10km. J’ai même participé 2 fois à la Transbaie avec mon épouse en 1997 et 1998 pour le fun. 
C’est alors qu’au début des années 2000, j’ai découvert la marche sportive puis athlétique grâce aux multiples challenges et compétitions qui fleurissaient alors dans notre région. J’essaie et j’adopte. 
Sous l’impulsion d’un certain Gilles Lavoine, j’adhère à l’association sportive Course et Marche de Saint-Gobain Desjonquères rebaptisée depuis Verescence.
 Je commence alors à obtenir en quelques saisons des places d’honneur puis des podiums et réussi même à cette époque à me frotter aux meilleurs marcheurs locaux. Les années 2007-2008 seront les plus prolifiques. 
Je garde un très bon souvenir de cette période propice aux belles rencontres sportives. 
Je rejoins ensuite le Club Olympique Breslois basé à Eu où mes filles étaient licenciées. Je peaufine alors ma technique de marcheur athlétique et découvre sur le tard les compétitions officiels en club FFA, encadrée et jugée. Plus rien à voir avec les marches locales ou certains  »marcheurs-coureurs » se tiraient la bourre avec plus ou moins de respect… Ma meilleur perf de marcheur athlétique sera un modeste 28’50 » au 5000 m en catégorie Master 1.
Puis, peut-être par lassitude, après avoir sillonné toute la région, aussi peut-être à cause de l’appauvrissement et du déclin des compétitions de marches locales et à cause des soucis de santé de ma femme, j’ai progressivement lâché les pelotons de marcheurs athlétiques… 

BS: J’aimerais que tu revienne sur tes débuts en marche nordique. Peux tu nous dire comment tu as découvert la marche nordique et ce qui t’as amené à la compétition ? 
DB: Vers 2014-15, le C.O.B. Bresle met en place, sous l’impulsion de la FFA, des séances de marche nordique… Je ne connaissais pas cette activité et me documente donc sur le net pour en savoir plus. Je découvre alors qu’il existe des compétitions. 
Mon choix est fait, mais personne autour de moi n’adhère vraiment. Je tente donc l’aventure MN compétition, seul. A ce jour, je suis toujours le seul marcheur nordique de mon club pratiquant des compétitions officielles. 

BS: Où t’entraînes-tu et en quoi consiste ton entraînement ? 
DB: J’essaie de m’entraîner régulièrement autour de chez moi en faisant 2 à 3 sorties par semaine quand mon emploi du temps et la météo parfois capricieuse le permet, pour des séances variant selon mon allure de 45 minutes à 1h30, voir 2h. Les chemins sont abondants aux alentours et la forêt omniprésente. Idéal pour entretenir le foncier et travailler le cardio grâce à des séances de côtes (ma faiblesse ?). La boutonnière du pays de Bray, les coteaux de la vallée de la Bresle mais aussi nos falaises côtières sont des sites appréciables pour « manger » du dénivelé. 
Toutefois, mon « spot » privilégié est basé autour des étangs de Nesle-Normandeuse et Blangy-sur-Bresle pour mes séances de technique et de vitesse (8-9 km/h). Un site apprécié des randonneurs et runners mais encore peu de marcheurs nordique à l’heure actuelle…J’espère qu’un jour, un groupe de marcheur compétition se constituera dans mon secteur ou à proximité afin d’être moins seul et de partager mon expérience. 

BS: Comment peux tu définir cette discipline émergente ? 
DB: En fait, la marche nordique existe depuis plusieurs années mais n’étaient peut être pas reconnue comme un véritable sport. Un peu comme la pétanque, le tennis de table, la marche athlétique à leur début. 
Il y a bien de temps à autre des petites remarques des passants du genre : « eh t’as oublié tes skis ! « Ou « y’a pas de neige aujourd’hui? »… j’ai connu ce type de moqueries par le passé avec la marche athlétique mais bon je fais abstraction de tout cela. 
Pour moi, la pratique de cette activité permet à la fois de m’entretenir physiquement, de me vider l’esprit et de profiter des paysages locaux. Nos forêts, nos campagnes, nos côtes sont belles, il faut les redécouvrir, chacun à son rythme et la marche nordique en est un bon moyen. 
La marche nordique peut aussi être un bon complément pour l’entraînement des cyclistes, traileurs et autres sportifs souhaitant briser la monotonie des entraînements classiques. 

BS: Pourquoi choisir la marche nordique plutôt que la marche sportive ? DB: Pour ma part, je pratique les deux mais avec les années qui passent je m’oriente vers le nordique moins traumatisant car pratiqué sur des sols plutôt souples ( sentiers forestiers ou de campagne, bord de plage…) et mieux adapté pour nous les seniors. J’évite désormais les circuits routiers. Des études scientifiques indiquent que l’on consommerait 30 % d’énergie supplémentaire en marche nordique par rapport à la marche classique du fait que l’on utilise davantage le haut du corps. Idéal donc pour les personnes qui souhaiterait perdre du poids et se remuscler tout en pratiquant une activité qui ne demande pas nécessairement un passé sportif. 

BS: Quels sont tes objectifs pour cette année 2019 ? Comptes tu participer aux épreuves du challenge du pays de Bray ? Y a t-il d’autres compétitions ? 
DB: En 2019 : Je souhaiterai à nouveau participer au championnat régional de marche nordique qui aura lieu en novembre près de Caen. Je suis actuellement vice-champion régional toutes catégories, mais aussi dans ma catégorie Master 1. L’objectif : être à nouveau sur le podium. 

J’espère aussi participer pour la 3ème fois consécutive au championnat de France qui ont lieu cette année aux Mureaux (78), après avoir terminé aux alentours de la 50-60ème place lors des éditions 2017 et 2018. L’objectif serait si possible de finir dans les 50 premiers, mais cela ne sera pas si simple car depuis 2-3 saisons le niveau augmente très sensiblement et la jeunesse commence à s’imposer. C’est rassurant car ce sport mérite de toucher beaucoup plus de jeunes sportifs. 
Le challenge du pays de Bray, j’y pense même si je vais très certainement louper l’épreuve de Gaillefontaine ( à laquelle j’ai déjà participé par le passé ) au profit d’une épreuve nationale situé dans l’Eure ( la Nordic’Neubourgeoise ) et qualificative pour les « Frances » comme le seront sans doute pour moi les épreuves de Roncq dans le Nord ( la Jaroise ), les Mureaux dans les Yvelines, et Hébécourt dans la Somme… 
J’ai goutté récemment à l’épreuve MN du Trail Fort et Vert de Mesnières-en-Bray qui a été un véritable calvaire pour moi car peu habitué à ce type de parcours trail…Les gros dénivélés ne semblent pas me convenir. Je préfère les circuits où le jugement et la technique s’impose. 
A cet occasion, je trouve qu’il a été dommage que les organisateurs de l’épreuve de Forges-les-Eaux ( cross de l’Épinay ) n’ai pas proposé cette année une épreuve MN. Le site s’y prêtait pourtant : peut-être en 2020 ? A suivre… 

BS: La pratique de la marche nordique est-elle réglementée en compétition ? 
DB: En compétition FFA, bien sûr la marche est très réglementée. 
Tout d’abord, il faut être licencié dans un club et avoir obligatoirement une licence type compétition si l’on veut participer à des championnats. 
Les compétitions sont de plus en plus nombreuses en France et dans notre région, Il existe même le challenge Marche Nordique Tour qui permet grâce aux différentes épreuves régionales et nationales de marquer des points qui serviront à définir un classement national des marcheurs et marcheuses en fin de saison. Pour ma part, pour la saison 2018, j’ai été classé 48ème marcheurs français sur plus de 800 participants à ce challenge. Les épreuves nationales se déroulent sur des circuits de 3 km environ à parcourir 4 ou 5 fois selon la distance. 
De nombreux juges supervisent la technique de marche et sanctionnent par un carton jaune les marcheurs qui ne respectent pas les consignes de marche ( par exemple, la main qui doit passer derrière la hanche, l’attaque du talon, le pas-glissé qui est interdit comme la course bien évidemment, le balancement des épaules…) . Un carton jaune et c’est un tour de pénalité d’environ 150 m à 200 m à effectuer (comme au Biathlon). 4 jaunes maximum, après c’est le carton rouge, synonyme d’élimination. Comme quoi la technique est primordiale avant de vouloir aller vite. 
Au final, un classement individuel est réalisé mais aussi par équipe. Une équipe est constituée de 4 athlètes dont au moins une femme ou un homme. Les règles et la liste des compétitions qualificatives sont disponibles sur le site de la FFA ( onglet « performance » puis « compétition marche » colonne de gauche puis « marche nordique » ). 

BS: Est-ce que ce sport est accessible à tous ? Quel matériel faut-il ? 
DB: Bien sûr, cette activité est accessible à tous, jeunes et moins jeunes. Chacun son niveau, son allure. Le plaisir de se faire du bien avant tout. 

Pour le matériel, c’est simple : une paire de bâton de marche nordique ( différent des bâtons de randonnée ) avec gantelet (petit gant ou lanière qui assure la liaison entre la main et le bâton). On en trouve désormais dans tous les grandes enseignes de sport et aussi sur le net. 
Pour la taille des bâtons, une règle simple : prendre sa taille en cm et la multiplier par 0,68 (ex : 170 cm x 0,68 = 115,6 cm. Des bâtons de 115 cm feront l’affaire). Evitez les bâtons trop bon marché en aluminium ou autre métal qui peuvent créer des vibrations dans les membres supérieurs. Je conseille aussi les bâtons monobrins plutôt que les télescopiques. 
Une bonne paire de chaussure de marche, pas trop lourdes, souples et adaptés aux sentiers. De type trail par exemple si l’on veut faire de la compétition ou de randonnée si l’on veut pratiquer une marche loisir. 
Une tenue adéquate ou adaptées selon les conditions météorologiques, de quoi pouvoir de se ravitailler et hop c’est parti ! Rien de plus simple. En fait chacun son look et ses petites manies. 

BS: Pour finir, quels conseils donnerais-tu à ceux qui souhaitent se lancer en marche nordique, tant en loisir qu’en compétition ? 
DB: Un seul conseil : faites vous plaisir !!! Essayer la marche nordique c’est l’adopter. 
N’hésitez pas à constituer un groupe, prenez bien soin de vous et bonnes marches ! 

Rendez vous lundi prochain avec Mickaël LEFEBVRE, qui parlera de son passion pour le Trail!

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Christophe

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